La génèse de la GinaLouise
Moravie, hiver 2003.
Ma première rencontre avec le sauna fut une révélation. Se retrouver dans une étuve à 80°C, être assis sur une banquette en bois et suer à grosses gouttes. Sortir du sauna et se rouler nu dans la neige. S’allonger, sentir son pouls diminuer, sentir des volumes de sang pulsés dans ses vaisseaux resserrés. Sentir son sang se répartir dans tout son corps, irriguer tous ses membres, sentir son corps dire merci, et ressentir une sensation de paix et de bien-être.
Forêt de Paimpont, Noël 2016
Dans les environs de Tréhorenteuc, nous marchons dans la forêt, mon ami Pierre et moi, en causant vaches, légumes et projets. Depuis que j’ai repris la ferme en 2007, je veux y créer un sauna, mais c’est un projet toujours reporté. Pierre souffle l’idée de bâtir le sauna sur une remorque. Le ciel s’est alors ouvert et les rayons du solstice d’hiver nous ont réchauffés : la GinaLouise était née.
J’ai trouvé son idée géniale, faire un beau sauna et en faire profiter les autres.
Construction, 2016 à 2018
Comme toutes les idées, la partie essentielle est bien son ancrage dans la réalité. Je ne parle pas de la concrétisation, assembler les planches, boulonner la structure, poser le poêle… La partie la plus délicate est d’assembler les expertises, boulonner les plans, poser les commandes… Trouver les réponses à toutes les questions qui viennent en rafale quand on veut faire entrer l’idée dans le réel : quel bois ? Quel toit ? Quel poids ? Quelle remorque ? Quelle épaisseur ? Quelle isolation ? Quel poêle ? Quelle remorque ?
Les saunas mobiles ne sont pas légions, les informations sont rares.
Déjà, s’occuper de la base, la remorque. Après quelques recherches d’occasions, j’ai vite pris la décision de partir sur une remorque neuve. J’opte pour la lavalloise Lider. Les dimensions : 4,38m x 1,76m devraient permettre de réaliser un bel espace. La masse en charge maximale de 1,5T garantit l’accueil légal du poids du bois.
Le bois, justement, il fallait choisir l’essence. J’ai eu un vrai coup de foudre pour le red cedar, à la vue et au toucher.
Appelé aussi cèdre rouge d’Amérique, le red cedar est naturellement imputrescible et réputé pour être le résineux le plus stable au monde. Il possède un fil droit et régulier à la couleur brun rouge à brun rosé. Il est parfaitement adapté au sauna grâce à sa bonne résistance au changement de température, à son bois au parfum apaisant et à son toucher voluptueux. Un fournisseur à côté de chez moi a quelques lames en stock, j’ajuste la commande au plus juste en fonction des plans, en me faisant épauler par un ami passionné du bois. C’est ce même ami expérimenté et équipé qui va raboter et préparer les planches en queue d’aronde. Nous n’aurons besoin que de deux petites journées pour assembler le puzzle !
Le poêle.
Je n’ai pas hésité longtemps quant au choix de l’énergie : ça sera un poêle à bois. Avant la réalisation de la GinaLouise, je n’avais connu que la chaleur du poêle électrique. Mais tous les échos de mes recherches allaient dans le même sens : le poêle à bois procure une chaleur à la fois plus douce et plus intense. L’autre gros avantage du poêle à bois est de permettre un fonctionnement sans nécessité de raccordement ! On pourra utiliser la GinaLouise au bord de l’océan ou au milieu des prairies! Étant donné le petit volume, 7,5 m³, le plus petit modèle suffira. J’opte pour un Kota Kuru 14, que je fais venir de Suède.
Une des caractéristiques du poêle à sauna est d’avoir un réceptacle pour accueillir les pierres. J’achète des pierres volcaniques, Elles n’éclatent pas lors des chocs thermiques et elles ont une très bonne capacité à emmagasiner la chaleur. Lorsqu’on asperge les pierres chauffées avec de l’eau, une vapeur sèche puissante et bienveillante envahit tout l’espace.
Il ne reste plus qu’à acheter et installer les « accessoires » : seau, louche, appui-tête, thermomètre hygromètre, sablier….